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L’agriculture numérique, allons-y !

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L’agriculture numérique, allons-y !

Le plan de relance post-Covid de l’UE pour le secteur agroalimentaire comprend une partie clé dédiée à la digitalisation. L’idée principale de ce projet est «De la ferme à la fourchette», une stratégie par laquelle l’UE aidera tous les acteurs de la chaîne alimentaire à déployer des solutions digitales pour préserver leur activité et renforcer la durabilité, pendant la pandémie mais également au-delà. Cela devrait se faire par le biais de la Politique Agricole Commune et du financement d’Horizon Europe, qui permettraient la transformation en agriculture numérique.

L’opportunité de la révolution numérique dans le secteur agricole

Ce plan de relance de l’UE est considéré comme une opportunité pour la révolution numérique dans le secteur agricole, et l’agriculture numérique est déjà en plein essor en raison de la crise de Covid-19. Et même si cette tendance devrait se poursuivre à l’issue du confinement, le rythme de l’évolution numérique et la mentalité des agriculteurs diffèrent considérablement d’un pays européen à l’autre.

La France, l’Allemagne et l’Italie sont les plus grands pays dans ce secteur, mais ils ont affiché des niveaux de numérisation très différents. Dans une étude récente portant sur plus de 550 micro-agriculteurs dans ces trois pays, nous avons observé qu’en Allemagne, 90% d’entre eux ont un site e-commerce pour vendre leurs produits directement aux consommateurs au niveau régional ou national, dont la moitié peut même vendre à travers des frontières. En France, ce chiffre baisse à 40% et en Italie à 20%, mais les producteurs italiens déploient massivement des systèmes de transaction en ligne depuis le début de la pandémie pour proposer à leurs clients des solutions d’achat sans contact. À ce rythme, l’Italie atteindra bientôt le niveau de la digitalisation agroalimentaire en France et ira probablement même au-delà. La France va-t-elle accélérer le rythme ? Peut-être. Les agriculteurs français ayant majoritairement recours à des coopératives et autres organisations pour la distribution de leurs produits, ils perçoivent moins d’urgence pour fournir des solutions sans contact aux consommateurs, ce qui pourrait ralentir le rythme de leur transformation digitale.

La bonne combinaison pour développer l’agriculture numérique du futur

Mais ce n’est pas un problème. Ce type de digitalisation est très particulier : le secteur agricole est basé sur des ressources naturelles qui ne peuvent pas être contrôlées à 100% par le numérique. Des vaches ont besoin d’être nourries. Des pommes doivent être cueillies. Les blés doivent être récoltées, etc. Même si le numérique peut participer à n’importe quelle chaîne de valeur agricole, il ne peut pas être laissé à la gestion en toute autonomie. La surveillance humaine doit toujours être là pour s’assurer que la chaîne ne s’arrête pas.

La pandémie a montré les vertus de l’agriculture numérique et en particulier la capacité des agriculteurs de toute taille à se connecter davantage pour fournir des solutions à distance pour la distribution de leurs produits. Plus que jamais, la digitalisation de l’agroalimentaire doit d’une part offrir un développement régulier de l’accès aux canaux numériques à toutes les exploitations au-delà des frontières, et d’autre part, s’adapter aux différences de l’économie locale et de l’infrastructure de chaque pays. Combiner l’expertise de la chaîne de valeur locale avec la technologie digitale sera d’une grande aide pour construire le système agroalimentaire du futur.